est vrai, un intérêt tout à fait différent. Nous observons en eux le développement histori-
pouvons surmonter cette difficulté en acceptant comme bien fondé le raisonnement de quelques personnes douées d’une supériorité intellectuelle reconnue, fût-ce Kapila ou un autre ; car nous remarquons que même les hommes dont l’intelligence supérieure est hors de doute, comme Kapila, Kanâda et d’autres fondateurs d’écoles philosophiques se sont contredits mutuellement ». Il est vrai que ce mode de raisonnement est contesté par le motif qu’en raisonnant contre le raisonnement nous admettons implicitement l’autorité de la raison. Mais à la fin Sankara tient que la vraie nature de la cause du monde, dont dépend l’émancipation finale, ne peut, en raison de son caractère abstrus, être même pensée sans le secours des textes sacrés. « Le Véda, ajoute-t-il, qui est éternel et la source de la science, peut être reconnu comme ayant pour objet des choses fermement établies, d’où il suit que la perfection de la science fondée sur le Véda ne peut être déniée par aucun logicien passé, présent ou futur. Nous avons ainsi démontré la perfection de notre science qui repose sur les Oupanishads ».
Voyez aussi II, i, 27 : « Comme dit le Pourana : « N’appliquez pas le raisonnement à ce qui ne peut être pensé. Le signe de ce qui ne peut être pensé c’est d’être au-dessus de toutes les causes matérielles ». C’est pourquoi la connaissance de ce qui est suprasensible est basée sur les textes sacrés uniquement. Mais — dira notre adversaire — les textes sacrés eux-mêmes ne peuvent nous faire comprendre ce qui est contradictoire. Brahman, dites-vous, qui ne comporte pas de parties, subit un changement, mais non Bráhman entier. Si Bráhman ne comporte pas de parties, ou bien il ne