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la position élevée qui leur était accordée en raison de leur science et de leur sainteté, ils ne regardaient avec dédain ceux qui n’étaient pas encore parvenus à leur niveau. Ils reconnaissaient les stages préliminaires de l’étudiant soumis et du citoyen actif comme des degrés essentiels pour atteindre la liberté dont ils jouissaient eux-mêmes ; bien plus, ils n’admettaient parmi eux aucun homme qui n’eût passé par ces stages d’obéissance passive et d’utilité pratique. Ils leur prêchaient, d’une voix éclatante comme le tonnerre, trois choses : Damyata, subjuguez-vous vous-mêmes, subjuguez les passions des sens, l’orgueil et l’entêtement ; Datta, donnez, soyez généreux et charitables pour votre prochain ; et Dayadhvam, ayez pitié de ceux qui le méritent, ou comme nous dirions : « Aimez votre prochain comme vous-mêmes. » Ces trois commandements commençant chacun par la syllabe Da, étaient appelés les trois Das et devaient être accomplis avant de pouvoir espérer une lumière plus haute (Brihad Aranyaka Oupanishad, v. 2)