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une vie antérieure, paraîtrait sans doute étrange, aujourd’hui, à beaucoup de personnes. Or il semble que quelques-uns des maîtres du Védanta aient senti que le Karma, ou les actes pour lesquels nous souffrons en cette vie ou pour lesquels nous sommes récompensés, ne sont pas exclusivement ceux accomplis par nous-mêmes, mais que le Karma peut être d’un caractère plus collectif, et que de même que nous jouissons de tant de récompenses des bonnes œuvres accomplies par d’autres, nous avons aussi à supporter les conséquences des mauvaises actions commises par eux. Cela conduirait à la conception de la race humaine comme un corps ou une famille ou l’ensemble souffre quand un des membres souffre, car nous sommes des membres l’un par rapport à l’autre ; cela expliquerait les effets de l’hérédité ou la perpétuation des habitudes acquises, bien plus, cela nous ferait comprendre le sens de l’iniquité des pères se reportant sur les enfants à la troisième et à la quatrième génération.