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passages du Nouveau Testament (Saint Jean, IX). Mais quoique nous puissions penser des prémisses sur lesquelles se base cette théorie, son influence sur le caractère humain a été merveilleuse. Si un homme sent que ce qu’il souffre dans cette vie, sans aucune faute de sa part, ne peut être que le résultat de ses propres actes antérieurs, il supportera ses souffrances avec plus de résignation, comme un débiteur qui acquitte une vieille dette. Et s’il sait en outre que dans cette vie il peut par ses souffrances non seulement acquitter ses vieilles dettes, mais encore mettre de côté un capital moral pour l’avenir, il a un motif d’être bon qui n’est pas plus égoïste qu’il ne faut. La croyance qu’aucun acte, bon ou mauvais, ne peut être perdu, n’est que l’équivalent, dans le monde moral, de notre croyance en la conservation de la force dans le monde physique. Rien ne se perd. Mais tandis que les bouddhistes ont admis cette doctrine morale et métaphysique dans son sens purement mécanique, comme une croyance