était l’ombre projetée par le corps sur un mur (quoique cette opinion soit professée par quelques philosophes), mais parce qu’elle était semblable à une ombre, une chose perceptible et cependant immatérielle et insaisissable. Sans doute, après que l’âme eut été comparée une fois à une ombre et nommée ainsi, toute espèce de superstition s’en suivit, jusqu’à croire qu’un corps mort ne peut plus projeter d’ombre. De même, quand l’âme eut été conçue et nommée, son nom ψυχή fut donné à un papillon, probablement parce que le papillon sort ailé de la chrysalide, sa prison. Et ici, également, la superstition ne tarda pas à pénétrer et l’on représenta en peinture l’âme du défunt comme sortant de sa bouche sous la forme d’un papillon. Il existe à peine une tribu, si barbare soit-elle, qui n’ait pas un nom pour l’âme, c’est-à-dire pour une chose différente du corps, mais étroitement alliée à lui et agissant fortement en lui. Naguère, l’évêque de la Calédonie septentrionale m’a fait connaître une nouvelle métaphore concernant
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