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familière à maints théologiens chrétiens dans les temps anciens et modernes. De là vint le danger, d’une part de substituer une Quaternité à la Trinité, c’est-à-dire l’Essence divine et les trois substances, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et d’autre part de changer la Trinité en trois dieux, substantiellement distincts, ce qui aurait été condamné comme Trithéisme[1].

Donc, tandis que les divinités actives des autres religions furent naturellement reconnues par les adeptes modernes du Védanta, dans leur Brahman masculin la substance divine à laquelle ces dieux participaient, la divinité que les nominalistes chrétiens définissaient comme un nom commun aux trois

  1. « Nos (Papa), sacro et universali concilio approbante, credimus et confitemur cum Petro (Lombardo) quod una quaedam summa res est, incomprehensibiiis quidem et ineffabilis, quae veraciter est Pater et Filius et Spiritus, tres simul personae, ac singulatim quaelibet earumdem. Et ideo in Deo trinitas est solummodo, non quaternitas, quia quaelibet trium personarum est illa res, videlicet substantia, essentia, sive natura divina, quae sola est universorum principium, praeter quod aliud inveniri non potest. » Voir Harnach, Histoire des dogmes, IV, p. 447, note : Hagenbach, § 170.