Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nature, dont Pragapati, Jéhovah, Allah, et Dieu le Père ne seraient que les personae. Ces aspects personnels de la nature divine étaient destinés à l’entendement et au culte des hommes ; on peut les appeler historiques, si l’on se souvient que l’histoire de Dieu ne peut être que l’histoire de la conscience humaine de Dieu, ou des idées que l’homme, depuis le stage le plus bas du culte de la nature jusqu’au plus haut stage de la filiation divine consciente, s’est créées de cette Puissance transcendante qu’ils sont à la fois intérieure et extérieure. Vous verrez que cette conception d’une nature divine à laquelle participent les personnes divines était familière non seulement aux mystiques du moyen-âge, mais aussi à quelques théologiens des plus orthodoxes. En effet au moyen-âge ce qui était orthodoxe en un siècle devint souvent hétérodoxe au siècle suivant, un Concile condamna le précédent, un Pape en anathématisa un autre. Mais l’idée qu’il y avait une Divina Essentia qui se manifestait dans le Père, le Fils, et le Saint-Esprit, fut