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pour ainsi dire, qu’elle est devenue réellement importante.

Si mon but était simplement de vous amuser je pourrais vous montrer une collection considérable de curiosités au sujet de l’âme, en vous rapportant des propos recueillis parmi les races barbares ou civilisées. Il y a d’abord les noms de l’âme, et quelques-uns d’entre eux sont sans doute pleins d’intérêt ; les uns signifient souffle, d’autres cœur, d’autres diaphragme, d’autres sang, d’autres la pupille de l’œil, tous montrant qu’ils veulent dire quelque chose de rattaché au corps et que l’on suppose placé dans l’œil, dans le cœur, dans le sang ou dans le souffle, et cependant différent de chacun de ces grossiers objets matériels. D’autres noms sont purement métaphoriques, par exemple quand l’âme était appelée un oiseau, non parce qu’on croyait qu’elle était un oiseau encagé dans le corps, mais parce qu’elle semblait s’envoler avec les ailes de la pensée et de l’imagination ; ou quand on l’appelait une ombre, non parce qu’on croyait qu’elle