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bridh ou vridh, et signifie alors éclater au dehors dans le sens de croissance. Si donc nous tirons de vridh le substantif vardha, celui-ci se transformera régulièrement en latin en verbum. Le latin, en effet n’a pas de dh et le remplace par f ou b de telle sorte que au lieu du sanscrit rudhira, rouge, nous avons en latin rufus ou ruber, en anglais red. Et ceci nous amène encore un peu plus loin. Comme le dh sanscrit est représenté en anglais par d, ce vardha, en latin verbum, est reproduit régulièrement en anglais par word, de telle sorte que brahman, verbum, et word procèdent tous de la même racine vrih ou vridh, éclater au dehors, et comportent le même sens, c’est-à-dire mot. Nous ne devons pas conclure aussitôt qu’en conséquence Brahma, comme source de l’univers, fut tout d’abord conçu comme le Verbe créateur ou le Logos. Cela est trop parfait pour être vrai. Alais le fait que le même mot brahma signifiait le pouvoir créateur qui éclate au dehors, et aussi le mot qui éclate au dehors, peut avoir amené les premiers penseurs de