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mesure, il n’a ni dedans ni dehors[1] ». Et cetlc série de négations, ou plutôt d’abstractions, continue jusqu’à ce que tous les pétales soient effeuillés, et qu’il ne reste plus que le calice, le pollen, l’inconcevable Brahman, le Soi du monde. « Il voit, mais n’est pas vu ; il entend, mais on ne l’entend pas ; il perçoit, mais n’est pas perçu ; bien plus, il n’y a dans le monde que Brahman seul qui voie, entende, perçoive, ou connaisse. »

S’il est dit dans les Oupanishads que Brahman est la lumière dans le soleil, le védantiste doit apprendre qu’il en est ainsi, car que pourrait être cette lumière si ce n’est Brahman qui est tout en tout. Quoique nous ne devions pas dire que Brahman, en son entier, est la lumière, la lumière tout entière est Brahman. Le terme le plus approchant que le langage métaphysique puisse appliquer à Brahman est de l’appeler Lumière, lumière consciente, ce qui est un autre nom de la connaissance. Et, ainsi, nous lisons

  1. Deussen. Système du Védanta, p. 146 ; Soutras I, 1, 5.