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toutes les différences de nom et de forme dues à la Nescience, il s’agit du supérieur. Mais quand il est défini en des termes tels que (Khand, III, 14, 2) « l’intelligence dont le corps est esprit et lumière, qui se distingue par un nom et une forme spéciaux, uniquement en vue du culte, il s’agit de l’autre, du Brahman inférieur. »

Mais s’il en est ainsi, le texte qui dit que Brahman n’a pas de second (Khand, VI, 2, 1) paraît être contredit : « Non, répond-il, parce que tout cela n’est que l’illusion du nom et de la forme causée par la nescience. » En réalité les deux Brahmans ne sont qu’un seul et même Brahman, l’un concevable, l’autre inconcevable, l’un phénoménal, l’autre absolument réel. »

Rien n’est plus clair que la distinction établie, ici, par Sankara. Mais chez les poètes des Oupanishads, la ligne de démarcation, entre le Brahman supérieur et l’autre, n’est pas toujours aussi nettement tracée, et Sankara est souvent obligé d’expliquer et parfois de détourner le sens naturel des