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maintenant la Concordance du Colonel Jacob, nous pouvons l’affirmer en toute confiance. Quand Maya se trouve au pluriel, dans le Brihad Ar. Oupanishad, II, 5, 19, c’est en réalité une citation du Rig Véda, VI, 47, 18 et nous y voyons comment Maya, dans le sens de Sakti, puissance, finit par s’introduire dans le langage du Védanta. Dans les mots composés aussi, Mâya signifie généralement puissance créatrice, à peu près comme Sakti, quoique dans quelques-uns des Oupanishads postérieurs il ait pris la place d’Avidya. Le Védanta nous avertit à maintes reprises qu’il faut distinguer deux espèces d’illusions. Quand nous croyons voir un serpent au lieu d’une corde, il y a quelque chose de réel derrière l’illusion, mais quand un homme dans un accès de fièvre s’imagine qu’il voit le diable, il n’y a rien de réel, pas de diable réel, de diable en soi, derrière sa vision. Cette idée, que le monde n’est que Mâya, une illusion, une vision, le néant, était ce que Colebrooke entendait quand il disait que cela ne se trouvait pas dans les