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qu’il ait pu être employé comme représentant tout ce que le langage humain peut exprimer. Ainsi dans le Maitrayana Oupanishad, VI, 23, après qu’il a été dit qu’il y avait autrefois un Brahman sans mots, et un second, un Brahman-Verbe, l’on nous dit que le verbe est la syllabe om. Cela parait absurde, à moins que nous n’admettions que ce om était considéré d’abord comme un symbole de toute parole, de même qu’un prédicateur pourrait dire que tout langage se résume en ces mots : Amen, Amen[1].


Tout ce qui était vieux devint sacré


Il est en effet très difficile de rendre compte de cet étrange mixture de sagesse et de folie, même dans le Véda, et plus particulièrement dans les Brahmanes, à moins

  1. Le grand Védantiste moderne Swami Vivekananda nous donne à ce sujet l’explication suivante : Le mot om ou aum est composé de la gutturale la plus ouverte A et de la labiale la plus fermée m, réunies par l’u, qui se prononce en poussant le son de la gorge aux lèvres ; c’est donc le son le plus large, le plus compréhensif, c’est pourquoi il est considéré comme le symbole de tous les sons, le son Brahman, le Verbe (note du trad.)