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le pouvoir de nous conquérir et de nous asservir, nous avons de notre côté le pouvoir de la conquérir et l’asservir enfin par la vraie science, (vidya) et même de la détruire ainsi que toutes ses œuvres ; et cette vraie science cette vidya c’est la philosophie Védanta. Il est vrai que nous ne pouvons briser nos fers, mais nous pouvons savoir que ce ne sont que des fers ; nous ne pouvons nous affranchir de notre corps et de ses sens, ou détruire le monde phénoménal, mais nous pouvons nous envoler au-dessus de lui et le surveiller jusqu’à ce qu’il s’arrête. Cela s’appelle la liberté même en cette vie (givanmoukti) et cette liberté devient parfaite au moment de la mort. Le philosophe Védanta a un exemple pour chaque cas. La roue du potier, dit-il, continue à tourner, même après que l’impulsion qu’on lui a donnée a cessé. De même notre vie phénoménale continue, quoique son impulsion, à savoir avidya ou la nescience ait été supprimée. Le dernier mot en cette vie, le dernier mot de la philosophie Védanta est Tat tvam asi, tu es lui ou Aham