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le Védantiste, car celui qui la nierait serait le Soi dénié lui-même, et personne ne peut se dénier soi-même. Qu’est alors ce vrai Soi ou sujet qui est en nous ? ou, comme nous disions, qu’est notre âme ? Quand nous parlons de Soi, en sanscrit Atman, nous devons toujours nous rappeler qu’il n’est pas ce qu’on appelle communément le moi, mais quelque chose de bien différent. Ce que nous appelons le moi est déterminé par l’espace et le temps, par la naissance et la mort, par le milieu où nous vivons, par notre corps, nos sens, notre mémoire, notre langage, notre nationalité, notre caractère, nos préjugés et une foule d’autres choses. Tout cela constitue notre moi ou notre caractère, mais n’a rien à faire avec notre Soi. Donc traduire atman par âme, comme font plusieurs savants, est une inexactitude, car âme signifie tant de choses, l’âme animale ou vivante (θρεπτική) l’âme perspective (αἰσθητική) et l’âme pensante (νοητική) qui toutes, selon le Védanta, sont périssables, non-éternelles et ne constituent pas le Soi. Ce que, nous l’avons vu, Bráhman