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sur un motif supérieur, la qualité d’homme commune aux Brahmanes et aux Soudras ; mais ce principe ne fut reconnu que quand Bouddha proclama une fois pour toutes qu’aucun homme n’est Brahmane par la naissance, mais seulement par les bonnes pensées, les bonnes paroles et les bonnes actions. Mais si les Soudras étaient exclus, tous ceux des castes supérieures, Brahmanas, Kshatryas ou Vaisyas étaient admis à l’étude des Oupanishads et de la philosophie, à condition toutefois d’avoir fait preuve des qualités nécessaires pour se livrer à ces hautes spéculations. Cette exigence de certaines qualités n’est certes pas une exclusion, et nulle doctrine ne peut être appelée ésotérique qui est ouverte à tous ceux qui sont capables et désireux de la pénétrer[1] En tout cela,

  1. On a dit avec raison que la tradition gnostique n’était secrète qu’en tant que tous les chrétiens ne la connaissaient certainement pas, mais non en ce sens que tous n’avaient pas le droit de la comprendre. C’est pourquoi Clément niait que l’Église possédât διδαχὰς ἄλλας ἀπορρήτους, tandis qu’il parle de τὸ τῆς γνώμης ἀπορρήτον ; c. f. Bigg, Bampton Lectures on Christian Platonists, 1888, p. 75.