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vaches, un collier, une voiture attelée de mules, cette femme et ce village où tu habites. Seigneur, instruis moi ! ». « Lui, levant son visage, dit : « Vous avez apporté ces choses (vaches et autres présents) ô Soudra, mais ce visage seul (de ta fille) eut suffi à me faire parler ».

Puis vient l’enseignement de Raikva qui ne nous paraît guère digne du prix si considérable qu’en offrit Ganasruti. Le seul point important de l’histoire quant à notre objet actuel est de savoir si Ganasruti était réellemment un Soudra ou si Raikva ne l’appela ainsi que dans un mouvement de colère. Il me semble qu’un homme qui a un portier ou chambellan Kshatrya, qui bâtit des villes de refuge, qui peut faire des présents de milliers de vaches, donner un territoire à un Brahmane ; enfin qui peut espérer que sa fille sera un don acceptable pour un Brahmane, n’aurait pu être un Soudra de naissance. Les Védantistes n’avaient donc pas besoin de se donner tant de peine pour écarter le cas de Ganasruti en tant que précédent,