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APPENDICE E

à partir du mois de Novembre. La couleur doit naturellement se tenir dans des tons peu salissants en évitant toutefois ceux qui auraient une trop grande puissance d’absorption calorifique.

Inutile de recommander de savantes combinaisons relativement aux poches : il est très utile de pouvoir les fermer avec un bouton, c’est une chance de moins d’être volé.

Les chaussures doivent être fortes, larges : je conseillerais une paires de fortes bottes imperméables ; une paire de bottines de chasse ; une paire de bottines légères. Des babouches se trouvent partout ; celles qu’on achète dans l’intérieur du pays ont toutefois souvent des formes un peu extraordinaires. Emporter pour l’entretien des chaussures de la graisse fine et, si on veut être élégant, du cirage.

Il est bon d’avoir quelques paires de chaussettes chaudes pour les trajets à cheval pendant les froids.

Je conseillerais une provision de gants en « peau de chien ». Les gants de fil ne valent rien : car les moustiques s’y posent sans qu’on s’en aperçoive et vous piquent au travers.

Passons à la coiffure. Les casques en liège sont commodes ; mais en Russie ils vous font prendre pour un Anglais, ce qui est une mauvaise note ; ailleurs ils attirent trop l’attention. Je préférerais l’immense casquette blanche universellement portée par les Russes ; elle est presque partout un porte-respect ; à l’entrée des pays kurdes je l’échangerais toutefois contre un fez, ou mieux encore contre un koullak kurde, bonnet de feutre auquel on peut adapter pour se préserver du soleil le keffiyeh arabe, mouchoir de soie plié en triangle et fixé à la tête par une corde.

Le lecteur doit savoir sans doute que la politesse orientale veut que l’on reste couvert. Ce serait donc une grossièreté insigne d’enlever sa coiffure en entrant dans un diwan ; on salue en se baissant à proportion du respect que l’on veut témoigner, tendant en même temps — également à proportion du respect — la main droite vers la terre, pour la porter ensuite au cœur, aux lèvres et au front. Dans les villes où les indigènes sont en rapport avec des Européens, ou, si l’on fait visite à de hauts fonctionnaires[1], frottés d’un vernis cosmopolite, on pourra sans grossièreté enlever sa coiffure si elle est de style européen ; mais je conseillerais plutôt de la garder.

Il est difficile de donner de conseil précis dans la question des paletots. En thèse générale, il faut en Orient se munir contre le froid. Je

  1. La visite au gouverneur d’une ville est une corvée à laquelle je crois très prudent de se soumettre régulièrement et sans retard (v. p. 116).