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VANNIQUES OU ARMÉNIAQUES

maintenant d’autel dans l’église du village. L’inscription est gravée tout autour ; elle se compose d’une seule ligne écrite en double ; les caractères sont gâtés en plusieurs endroits par des croix qu’on y a gravées à une époque relativement récente.

La pierre a été trouvée tout près d’un rocher[1], fort escarpé, isolé et de forme pyramidale, dans le voisinage du village de Kaladjik. Ce rocher porte aujourd’hui sur son sommet une petite église. D’après la tradition du pays cet endroit a été consacré, dès la plus haute antiquité, au culte des divinités ; il y aurait eu là un temple et une idole dont le christianisme aurait fait disparaître jusqu’à la moindre trace.

Cette inscription a été copiée et publiée par Schulz (no xxxvi), publiée de nouveau et traduite par Mordtmann (Noii).

IV.

À Zoustan, village situé à 10 kilomètres environ, au Nord de Van ; chez un nommé Hossaïn, autour d’un bloc en forme de pierre à moulin. Une ligne en triple.

Estampée par Ormuzd Rassam. Publiée et traduite pour la première fois par M. Sayce.

V.

Au Zemzem-dagh, près du hameau de Akh-Köpru, sur la limite septentrionale des jardins de Van. Le Zemzem-dagh est séparé du hameau et du reste des jardins par une petite rivière que l’on traverse sur un pont : de là le nom d’Akh-Köpru[2], Pont blanc. Le Zemzem-dagh forme une ligne de rochers escarpés dont le calcaire paraît le même que celui de la citadelle de Van ; ces rochers sont disposés en demi-cercle. Vers le milieu de ce demi-cercle, à une vingtaine de mètres au-dessus du sol, la surface du rocher a été aplanie de façon à former un tableau rectangulaire haut de 5 mètres, large de 2 mètres et en retrait sur la surface naturelle du rocher, de 30 centimètres environ ; on a ménagé tout autour de ce tableau deux retraits en forme de gradins, larges de 25 à 30 centimètres, pour servir de transition entre la surface du rocher et le fond de la table, en sorte que l’inscription, tout en étant à l’abri des injures du temps, reste parfaitement éclairée. Vue de la plaine la niche ressemble absolument à une porte. Aussi les gens du pays

  1. Ce rocher ne peut être que celui de Lesk, qui correspond parfaitement à la description que j’en donne d’après Schulz. Un village arménien est bâti sur ses pentes septentrionales. Nous avons mis une heure et demie pour nous y rendre de la maison des PP. Dominicains, voir p. 263.
  2. D’après Schulz le nom de cette localité serait Ak-Kirpi, ce qui voudrait dire hérisson blanc. Quand M. Sayce nous dit, en se fondant sur Schulz, que Ak-Kirpi veut dire « White hedge » ; c’est sans doute une faute d’impression : lisez a « White Hedge-hog ». Deyrolle écrit Ar-Kipri, mais il n’en donne pas la signification.