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HISTOIRE DE L’ARMÉNIE

ou telle ville, par exemple le dieu de Dhuspas, la ville de Van ; les dieux de la ville d’Artsuinis, Sighkeh, etc.

On comprend l’importance qu’il y aurait au point de vue géographique à étudier ces noms de plus près. Nous sommes d’ailleurs persuadé, que même parmi les noms qui ne sont point précédés du déterminatif ville, beaucoup comme Arnis, Eridras, Arazas, Erinas, Artsibaldinis etc., sont des noms de villes, que l’on pourrait essayer de comparer avec les noms que nous ont légué les Assyriens et surtout les auteurs arméniens du ve, vie et viie siècles ; en faisant attention toutefois aux altérations que ceux-ci leur ont fait subir pour leur donner un sens.

L’inscription de Meher-Capoussi nous fournit aussi des renseignements au point de vue purement historique ; c’est, par exemple, le fait que Ispuinis s’associa de son vivant son fils Menuas, le décret étant au nom du père et du fils. Il est d’ailleurs à regretter que ni ici, ni dans ses trois autres inscriptions. Ispuinis ne prenne aucun titre. Il ne donne ni le nom de son royaume, ni celui de sa capitale. Il ne prend même pas le titre de roi. Il est tout simplement fils de Sarduris.

Nous terminerons en faisant observer que les deux princes, en parlant de l’inscription lui donnent le nom de porte, tout comme les gens du pays le font encore aujourd’hui. Si cette observation est fondée, notre inscription devient encore plus intéressante ; la géographie et l’histoire peuvent y gagner ; la géographie, parce qu’elle facilite l’identification des localités désignées dans les inscriptions vanniques par le mot porte joint à un nom de ville ; ces villes doivent être cherchées près des endroits où se trouvent les portes, c’est-à-dire les inscriptions ; l’histoire aussi, car du fait même que dans cette inscription nous trouvons mentionnées plusieurs de ces portes, par exemple la porte de Khaldis, la porte de la ville de Nisiadurus (?), du dieu Houaïs, la porte de la ville d’Eridias, de Téisbas, il faut conclure que le Meher-Capoussi n’est pas le plus ancien de ces monuments ; que, par conséquent, pour l’identification des anciennes villes, il doit y avoir des