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NOTICE HISTORIQUE SUR LES RELATIONS

sion vraiment merveilleuse. Resserré d’abord entre le Tigre et le Zab inférieur, il déborde bientôt et s’épanche de tous côtés ; ses légions intrépides ne sont arrêtées ni par les montagnes, ni par les déserts ; elles attaquent et font tomber un à un tous les royaumes environnants, petits ou grands. Le monde doit leur appartenir ; il leur appartiendra un jour. L’Assyrie, sans doute, subira plus d’un échec dans cette marche ascendante. Parfois même ses adversaires croiront l’avoir terrassée ; mais toujours elle se relèvera plus forte, plus avide de conquêtes, plus heureuse dans ses entreprises. Les frontières du second empire assyrien seront plus reculées que celles du premier et, sous les Sargonides, l’empire vraiment colossal du roi de Ninive s’étendra du golfe Persique aux îles de la mer Méditerranée, du Caucase aux montagnes de l’Éthiopie.

Dès leurs débuts dans la voie des conquêtes, les Assyriens cherchaient à s’emparer de l’Arménie, non point, ce semble, qu’ils fussent spécialement attirés vers ce pays de hautes et froides montagnes, mais apparemment, parce qu’ils n’avaient pas d’autre moyen de tenir en échec les populations nomades de ces hauts plateaux, qui jadis — comme elles le font encore aujourd’hui — trouvaient commode d’aller chaque année prélever sur les habitants de l’Assyrie ce que le sol de leur pays, ou plus souvent, leur insouciance, leur avait refusé.

La conquête de la vallée supérieure du Tigre, entre le mont Taurus et le mont Masius fut le premier pas des rois assyriens dans le chemin qui devait les conduire à la possession de l’Arménie. C’est à Salmanasar Ier qu’en revient l’honneur.

Trop rassuré par les efforts que ses prédécesseurs avaient faits pour affermir l’indépendance de l’Assyrie vis-à-vis de la Chaldée, il conduisit ses légions par delà le mont Masius, dans les riches plaines de Diarbekr. Là il marcha de victoire en victoire ; maître du pays, il y établit une colonie assyrienne. Puis il remonta le cours du Zibbeneh-Sou que les Assyriens semblent avoir toujours considéré comme le véritable Tigre ; là, à l’endroit où le