À l’heure actuelle on estime très approximativement la population de Baghdad à 100 000 âmes, parmi lesquelles 20 000 Juifs et 3 000 Chrétiens[1] ?
Les rues sont, comme de règle, fort irrégulières et étroites. En revanche, les bazars avec leurs belles avenues voûtées ont grand air. Malheureusement la prospérité semble bien tombée, car un très grand nombre de boutiques sont vides.
Une enceinte de murailles construites en briques, flanquée de belles tours semi-circulaires et protégée par un fossé, décrit, ou plutôt décrivait autour de Baghdad une ligne de défense de près de 14 kilomètres.
Je dis décrivait, car la plus grande partie de ces remparts a disparu d’une façon absolument turque. Un Vali s’était lancé dans de grandes entreprises ; un beau jour, plus d’argent en caisse ; le Vali paye d’abord les créanciers, fonctionnaires, etc. en bons sur le blé, l’avoine et les dattes de la dîme. Quand toutes ces ressources furent épuisées, il eut une idée sublime — apparemment peu du goût des créanciers, mais on n’y regarda pas
- ↑ En 1889 le choléra exerça de grands ravages à Baghdad. Les Chrétiens qui avaient eu la précaution d’aller camper au désert ne perdirent guère qu’une centaine des leurs. On évalue le nombre des morts à plus de 10 000. À Bassorah et à Hilleh le fléau a fait proportionnellement plus de ravages.
Les chiffres suivants pourront donner une idée de l’approximation de la plupart des données statistiques en Orient. J’indique pour Baghdad le chiffre de 100 000 âmes d’après le témoignage d’un notable. Élisée Reclus, Géogr. ix. 439 ne donne que 80 000. Enfin un statisticien de Baghdad me fournit les chiffres suivants :
Musulmans176 000 Israélites47 000 Chétiens catholiques. Latins600 Chaldéens1 500 Syriens1 200 Grecs et Arméniens1 000 4 300 Arméniens-Grégoriens2 500 Grecs, Protestants, etc.200 2 700 7 000 7 000 Total. 230 000 Il a soin toutefois d’ajouter « Tous ces chiffres sont approximatifs, car il n’y a jamais eu de recensement véridique jusqu’à ce jour ! »