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CHAPITRE XXII

En arrivant de Môsoul, un grand tumulus, situé à main droite, attire l’attention du voyageur ; ce sont là les restes d’une des tours de l’enceinte, et probablement d’une de ses portes principales ; des monstres ailés devaient l’orner, car nous y trouvons un grand amas de gypse concassé où il est facile de reconnaître les fragments d’un colosse. La statue aura sans doute été, après l’abandon des fouilles, mise en pièces par les habitants. Derrière ces débris s’ouvre une sorte de grotte pratiquée pour les fouilles et dont la voûte de terre repose sur une grande pierre calcaire posée de champ ; elle porte une longue inscription cunéiforme incomplètement déblayée.

C’est en somme tout ce que nous avons vu des ruines de Khorsâbâd, car sur la butte qui portait le palais, les tranchées de fouilles ont été complètement comblées et je n’ai fait avec ces ruines une connaissance intelligente qu’à mon retour, assis au coin de mon feu, et feuilletant le bel ouvrage de Botta[1].

Aussi me contenterai-je d’y renvoyer le lecteur.

Le village de Khorsâbâd était bâti sur la butte royale ; afin d’y pouvoir faire des fouilles, on construisit aux habitants un nouveau village quelque cent mètres plus loin et sans plus de façon l’on démolit l’ancien.

Un villageois nous vend deux briques portant l’estampille de Sargon.

Le gibier de plume est ici d’une confiance inouïe ; du seuil de notre maison je tire des bécassines et un autre petit oiseau qui barbote dans les mares du village.


29 Décembre

Nous voulions aller aujourd’hui à Scheikh-Adi, le sanctuaire de Yezidis ; mais nous sommes mal montés pour une expédition et tout le monde s’accorde à dire que nous ne trouverons aucune ressource sur notre chemin. Nous abandonnons donc Scheikh-Adi et les Yezidis pour nous rabattre sur Alkôsch.

  1. Botta, Les Monuments de Ninive.