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VAN : LES JARDINS — LES HOMMES, ETC.

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Derrière ces arbres se cachent les longs murs de pisé qui abritent le verger du Vanliote et dans le verger, sa demeure. Les plus « modernes » ont dédaigné le jaloux abri des murs de clôture et ont bâti leur maison sur l’avenue même. Les plus hardis ont élevé des maisons d’un et deux étages sur rez-de-chaussée. Je dis « les plus hardis », car ces maisons sont construites en briques crues, et il me semble bien imprudent d’élever, avec de pareils matériaux, des murs d’une certaine hauteur.

Dans bien des demeures l’antique « moucharabi », le jaloux treillis de bois, destiné à cacher à tout regard profane l’intérieur de l’habitation, a disparu.


La forteresse de Van, vue des Jardins.

Quand le temps est beau et le feuillage aux arbres, ces avenues que parcourt le soir une foule bigarrée, heureuse de laisser derrière les remparts le soin des affaires et la cohue des entassements de ville, offrent un spectacle charmant ; chaque marchand aisé revient trottinant sur son cheval ; à l’occasion il donne à quelque ami une place à califourchon sur sa bête. D’autres reviennent plus modestement sur leur bourricaud ; bien peu vont à pied. Les distances d’ailleurs sont grandes. Il faut près d’une demi-heure pour gagner le bazar depuis la maison des Dominicains.

Le progrès à Van est allé si loin, que çà et là vous voyez des essais de macadam ; mais ne vous y fiez pas ; la première pluie