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CHAPITRE XII

Nous renonçons donc à la protection russe.

Cette grosse détermination prise, le Vali nous offre, en réponse à notre demande de zabtiés, un officier de sa maison pour nous guider et nous demande la liste des endroits que nous voulions visiter. « Si vous aviez dit que votre but était de photographier des inscriptions cunéiformes, jamais personne ne vous en aurait empêché ». Est-ce assez canaille ? Ne l’avions-nous pas suffisamment dit et redit ?

En somme, le Vali voulait écarter le Consul de Russie et se venger sur nous par ses menaces et ses grossièretés, des réprimandes qu’il avait reçues de Constantinople ; il a atteint son but ; reste à savoir comment il exécutera maintenant ses promesses.

Quant aux affaires de passeport de M. Nathanaël, nous expliquons sans détour ce qu’il en est, dégageant notre responsabilité, comme nous en avions le droit. Si le passeport de M. Nathanaël a servi à Kascha-Isaak, la faute en est au Vice-Consul de Turquie, et non pas à nous.

À propos de notre bagage, le Vali nous affirme, qu’à quatre dépêches envoyées par lui on avait invariablement répondu, que nous avions plus de dix ocques (12 kilos) de poudre, un nombre considérable de cartouches et un nombre infini d’appareils de photographie. Or nous avons 2 500 grammes de poudre destinés à des cadeaux aux chefs Kurdes qui nous donneraient l’hospitalité ! Il faut donc que les douaniers soient de fieffés menteurs, ou de grands imbéciles qui auront pris nos boîtes de conserves alimentaires pour des boîtes de poudre, ou qu’enfin, pour nous jouer un mauvais tour, on ait réellement fourré dans notre bagage cette quantité de poudre — à moins, ce qui est encore possible, que toute cette histoire ne soit qu’une maladroite invention du Vali, pour essayer de justifier ainsi les mesures qu’il a prises contre nous. Nous déclarons au Vali que nous avons 2 500 grammes de poudre et quelques centaines de cartouches ; tout ce qu’on trouvera en plus ne nous appartient pas. Il déclare alors qu’il va