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CHAPITRE XI

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les barrières de rochers, le chemin qui n’est qu’une sente, monte et descend de la façon la plus fantastique ; il est simplement atroce, mais le coup d’œil est si admirable ! Au fond de la gorge coule le Néhil-Tchaï dont les eaux sont d’un vert-émeraude ; vers le Sud s’étage tout un chaos de hautes montagnes couvertes de neiges éternelles. Le Toura-Galîla, le Toura Guelka sont dignes des Alpes et portent certainement des glaciers[1].

Arrivée 6 h. 40 soir.

Après une forte grimpade nous atteignons le hameau de Pilounkiegh ; il est situé au pied d’un rocher qui, dans la pénombre, ressemble étonnamment à un gigantesque lion couché. Pilounkiegh compte à peine quelques huttes ; nous sommes logés dans le palais de l’endroit, une loggia bâtie sur une écurie, admirablement orientée pour jouir de la vue des montagnes, mais fermée de trois côtés seulement : nous complétons la fermeture tant bien que mal avec nos plaids.


À Pilounkiegh.

Après le souper, le Kurde maître de céans vient nous tenir compagnie. Nous sommes tout étonnés de voir arriver aussi sa femme ; elle est sans voile ; son profil est presque beau quoique trop dur ; elle porte un diadème à la géorgienne et les loques voyantes, mais artistiques des kurdes, la drapent admirablement.

  1. Cf. Tchihatcheff, Asie mineure, ii, 294. Ainsworth, ii ch. 38.