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CHAPITRE X

important et 20 cavaliers lui font cortège. Le Paraschbachi vient faire un pèlerinage-partie de plaisir à un rocher situé encore un peu plus haut, dominant la rive droite du ruisseau.

Ce rocher est des plus saints, car Ali y laissa l’empreinte de sa main ! Aussi bien, les Schiites viennent-ils souvent vénérer ce lieu. On prétend que plusieurs traditions relatives au Zend-Avesta se rattachent aussi à cette montagne.

Quant à nous, nous négligeons la visite de ce lieu vénérable, pour nous hisser, non sans quelque peine, au sommet du Bizaou-Dagh.

La vue y est admirable. D’un côté étincelle au soleil la surface métallique du lac ; de l’autre, la plaine d’Ourmiah semble un tapis d’Orient où les oasis d’arbres, les vignes, les champs cultivés, les jachères, les flaques de sable, forment autant de dessins dont les tons ont d’harmonieux contrastes. Enfin, au fond de la plaine qu’elles dominent à l’Ouest se dressent les montagnes du Kurdistan, aux découpures hardies et aux reflets bleuâtres.

Du haut de cet observatoire j’ai pu relever plusieurs erreurs de la carte de Kiepert.

Redescendus à la source, nous trouvons nos Musulmans attablés. Ils nous offrent aimablement le thé, et la causerie se prolonge assez longtemps. Nos instruments, baromètres, longues-vues etc., piquent la curiosité et sont l’objet des remarques souvent les plus bizarres.

Au lieu de retourner directement à Ourmiah, nous faisons un assez grand détour pour visiter une vieille église sous le vocable des saints Pierre et Paul, mais qui en somme n’a rien de bien intéressant.

Les églises de ces pays sont toutes très pauvres, et on doit louer le zèle des habitants quand elles sont tenues à peu près proprement.

Toutes ont une porte ridiculement basse où ne peut passer qu’une personne à la fois, en se courbant en deux. L’on donne cet usage comme un signe de l’humilité qui doit caractériser le