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CHAPITRE VI


NAKHITCHÉVAN — LE BEÏRAM-ALI

ADIEU RUSSIE


La ville et son passé. Les anciens établissements des Dominicains arméniens. Heureux accident ; nous assisterons à la grande procession du Beïram-Ali ! Historique rapide des événements que la procession doit commémorer. Le Beïram-Ali se célèbre pendant les dix premiers jours du mois de Moharrem ; le dernier jour est le plus solennel ; on y fait la grande procession. La tour des Khâns. Rahim-Khân ; son palais. Belvédère admirable. La place de Nakhitchévan. La procession ; spectacle horrible. La foule surexcitée envahit la place ; le chef de police est débordé ; impossible d’achever la cérémonie. De Nakhitchévan à Djoulfa. Empressement des employés à nous faire passer en Perse. Le bac sur l’Araxe. Eski-Djoulfa et son pont. Djoulfa. Perse. Amabilité du chef de bureau. La lettre de Nazar-Aga. Le maître de poste ivre ; une journée perdue.

Nakhitchévan est une des plus anciennes cités de la vallée de l’Araxe ; Ptolémée la mentionne sous le nom de Naxuana[1]. Les Arméniens lui donnent, comme de juste, une étymologie noachide et montrent à quelque distance de la Tour des Khâns le tombeau de Noé ; il est assurément dans un état bien peu digne du titre qu’il porte !

La ville est dans un très beau site : vers le Nord-Ouest, l’Ararat ; dans une direction nord-ouest — sud-est, entre nous et le lac Sévanga, des montagnes volcaniques aux profondes échancrures et aux pitons isolés ; et enfin, dominée par toutes ces montagnes,

  1. Ker-Porter, i, 212.