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croirait sous un climat bien différent, surtout si après l’orage la pluie continue incessante et fine ; la végétation renaît dans les campos, dans les catingas et dans les cerrados’, avec une telle vigueur que les bourgeons se développent en un petit nombre d’heures.

« Le sol, qui était noirâtre, se couvre en peu de jours d’un tapis d’émeraude et les champs nuancés abondent surtout en flores de vaqueiro (Sida, Malvacée), cecem et d’autres Amaryllis, malmequeres, soucis, etc.

« Dans l’espace d’une semaine ou deux, outre l’herbe, la florescence commence dans les bois, et les vallons, où des plantes grimpantes forment des festons et des guirlandes ou s’enroulent au tronc des arbres et se couvrent comme eux de grandes et belles fleurs aromatiques.

« L’umbuseiro (Spondias tuberosa) fleurit aussitôt et se couvre peu après de savoureux fruits aigre-doux et odorants, dont la pulpe, mêlée à du lait, fournit une boisson délicieuse, l’umbusada, que l’on prend seule ou mêlée à de la coalhada escorrida (lait caillé égoutté).

« Le pão d’arco (Tecoma), soit violet, soit jaune, est, au lieu de feuilles, couvert de très jolies fleurs délicates qui donnent aux forêts un admirable aspect de fête ! Les mulungus ou morungus (Erythrina) des haies natives des malhadas et des curraes, n’ont pas même une feuille encore et sont déjà couverts de fleurs d’un rouge écarlate vif et brillant.

« L’air que l’on respire alors a un arôme des plus agréables et des plus exquis !

« Quand la pluie continue pendant plusieurs jours, les ruisseaux s’emplissent ainsi que diverses rivières.

« Une température de 16° à 18° centigrades la nuit et le matin oblige ceux qui, peu de jours auparavant, dormaient en plein air et avec trop de chaleur, à chercher un abri.

« Les oiseaux, qui avaient émigré vers les rives et le voisinage des cours d’eau et des sources, reviennent à leur demeure accoutumée.

« C’est là que nous avons compris combien a été bien applique le nom de festicus donné aux perroquets ! En effet, quand ces oiseaux arrivent en criant gaiement, accompagnés des arapongas, des chéchéos et d’une multitude d’autres, ces parages commencent à s’animer et toute la nature semble s’éveiller ! Alors le sertanejo (homme du sertão) est heureux et n’envie pas même les rois de la terre.

« Bientôt commencent les vaquejadas, c’est-à-dire, la réunion du bétail sauvage, qui doit être marqué par le fer au signe distinctif de la propriété à laquelle il appartient.