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acidulé et agréable contenu dans les cladiodes de ces plantes providencielles pour de telles régions !

« Outre leur rôle de grenier et de source pour le bétail, durant la sécheresse, il est des cactus qui accumulent dans leurs racines une grande provision de fécule ; ces racines rôties, puis râpées et réduites en farine, servent de nourriture à l’homme.

« En certaines occasions, il monte du fond des vallées un bruit spécial produit par les pelles avec lesquelles les vachers creusent le lit des rivières taries, pour trouver un peu d’eau, quelquefois à un mètre et plus de profondeur ; ils appellent cela faire des cacimbas ou des puits ; c’est avec cette eau, saturée de sels, qu’ils mitigent la soif du bétail.

« Les cacimbas sont souvent creusées dans le lit de rivières navigables en d’autres temps par des embarcations d’un tonnage régulier !

« À cette époque, les bêtes féroces altérées abandonnent leurs antres, et viennent jusqu’auprès des habitations attaquer les bestiaux. Le gros gibier (veados ou chevreuils, caititus, etc.) est facilement tué près des vallées où il y a des cacimbas, et dans le voisinage des habitations ; les pigeons sauvages, les perdrix et des centaines d’autres oiseaux sont pris presque à la main !

« Saint-Hilaire a écrit ce qui suit, au sujet du sertão en temps de sécheresse :

« Alors une chaleur irritante abat le voyageur ; une poussière incommode se lève sous ses pas, et quelquefois même il ne trouve pas d’eau pour se désaltérer. On a toute la tristesse de nos hivers sous un ciel brillant et avec les chaleurs de l’été »

« Cet état de choses dure d’un mois et demi à deux mois, et même trois, quand il n’y a pas d’irrégularité dans les saisons.

« À la fin de cette phase, il vient un jour où l’atmosphère est brumeuse, le ciel se noircit et une terrible tourmente se prépare ! C’est l’approche des premières eaux.

« Chose curieuse ! Pendant que cela se produit, et aussitôt que brillent les premiers, rapides et longs éclairs, suivis du fracas du tonnerre, le bétail saute sur les pentes et sur les collines, semblant éprouver du plaisir et paraissant prévoir les avantages qui vont provenir de ce changement de temps !

« La pluie qui tombe alors est torrentielle, mais les champs et les routes, profondément fendus, l’absorbent tout d’abord en entier. Il s’en exhale alors cette odeur d’argile cuite, si excitante pour les géophages.

« Au bout de peu d’heures quelquefois, et tout au plus au bout de quelques jours, la température baisse d’une manière telle que l’on se