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ment brisé, comme il le serait ; s’il rencontrait la terre avec une vitesse de quelques kilomètres par seconde.

En réalité, le phénomène se passe de la manière suivante :

Le corpuscule aborde l’atmosphère avec la vitesse planétaire et comme il rencontre une immense résistance de la part de l’air, il ne tarde pas à se mouvoir avec une vitesse beaucoup moindre. Le haut degré de pression et l’énorme température développée produisent la rupture du bolide et non pas proprement son explosion, ce mot devant s’employer seulement quand le fait est produit par des forces internes. Après la rupture, les fragments animés d’une vitesse encore plus réduite que celle du corps primitif, tombent sur le sol. C’est alors une véritable chute d’une hauteur variable, qui peut être de quelques kilomètres, et ne peut le plus souvent faire pénétrer beaucoup l’aérolithe dans le sol. Il arrive parfois que la météorite fait ricochet, et va tomber dans un endroit différent de celui où tout d’abord elle aurait rencontré la terre.

Pour donner une idée de la somme considérable de calorique développé par la diminution ou la destruction de la vitesse, il suffira de dire que chaque kilogramme d’un bolide, animé primitivement de la vitesse de 30.000 mètres, développe une chaleur suffisante pour élever de 0° à 100° un poids de plus de 1.000 kilogrammes d’eau.

La plus grande partie de cette chaleur se communique à l’air, car, bien que quelques météorites soient composées de matériaux bons conducteurs du calorique, il est impossible qu’elle se communique en si peu de temps (quelques secondes à peine) de la périphérie à l’intérieur.

C’est en effet ce que l’on remarque. Les aérolithes et les météorites offrent, au moment de leur chute, un certain degré de chaleur, parfois élevé, mais cette chaleur est superficielle et disparaît bientôt, à cause de la très basse température de l’intérieur.

La pression considérable à laquelle se trouvent soumises les météorites, pression qui est de centaines et parfois de milliers d’atmosphères, et la grande élévation de température, quelquefois de 5.000 degrés, explique pourquoi, en général, les aérolithes et les météorites sont de petites dimensions.

Si, en pénétrant dans notre atmosphère, le bolide est déjà de petites dimensions, il sera complètement volatilisé, et nous n’aurons alors qu’une simple étoile filante. S’il est de plus grandes dimensions, le corpuscule cosmique pourra, par les phénomènes de lumière qui se produiront, appartenir à la catégorie des bolides, et s’il se rompt en fragments, qui tombent ensuite sur la terre, ceux-ci prendront le nom d’aérolithes ou de météorites.