Page:Météorite de Bendégo - rapport - Meteorito de Bendegó - relatório.pdf/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
____


En tenant compte des conditions du transport, qui nécessitait divers moyens de traction, tantôt directe, tantôt au moyen d’appareils et sur rails, selon la consistance du terrain et les pentes, on reconnut que le chemin préférable serait celui qui offrirait les plus grandes longueurs de voie dans les mêmes conditions.

Les chemins, appelés routes, que nous avons parcourus, avaient rarement deux mètres ou un peu plus de largeur et la surface en était très dégradée par les averses ; pour s’en servir, il eut fallut y faire de grandes réparations et les élargir ou ouvrir un sentier tout nouveau à côté de l’ancienne route ; c’est ce qui a été fait sur la plus grande étendue du parcours, afin d’éviter des mouvements de terre dispendieux, et de pouvoir employer constamment les rails.

En présence de ces considérations, et puisque I’on devait ouvrir presque toute la route, il semblait que le mieux à faire serait de suivre la route directe de Bendégo à Jacuricy. Mais, à côté de l’avantage d’une réduction considérable de la distance, surgissaient des difficultés : il se rencontrait sur le parcours de grands espaces qui ne pouvaient être franchis qu’à force de sacrifices et de grands frais, par suite du manque de ressources locales, car, en général, toute cette partie du sertão est extrêmement sèche et dépeuplée. L’eau qui n’est presque partout fournie que par des reprises, des mares ou des cacimbas dans les cours d’eau les plus abondants, nous manquerait totalement si nous nous aventurions par ce chemin, et l’approvisionnement pour le personnel et les animaux serait lent, difficile et très coûteux. On dut donc abandonner l’idée de la route directe, et on l’eut abandonée même avec la certitude de ne point rencontrer de difficultés insurmontables dans le terrain, par le seul manque d’eau.

On résolut, donc, de prendre, comme point de passage obligé, le bourg de Monte Santo ou ses environs.

Aux chemins plus courts de Bendégo à Monte Santo, par Athanasio et par Soledade, on préféra celui d’Acaru, parce qu’il se trouvait sur le parcours un plus grand nombre de plantations et, par suite, plus d’eau, de pâturages et d’autres ressources ; en outre, le profil en était plus homogène, le sol beaucoup moins pierreux, et l’on pouvait profiter d’une grande partie de la route de la Volta da Pedra au ruisseau Salgado, où en beaucoup d’endroits il n’y avait rien à faire.

De Monte Santo au chemin de fer, la route choisie fut celle de la station de Jacuricy, plutôt que celles qui allaient à Queimadas et à Itiuba, non pas à cause des ressources en eau et en pâturages, dont les conditions étaient les mêmes, mais parce que ces deux dernières sont plus longues et que celle de Queimadas est mauvaise : jusqu’à la