Page:Méry - Une amie de Blanqui, paru dans La Libre Parole, 15 janvier 1901.djvu/7

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment :

» — Vous avez raison ; les visites, cela ne sert à rien et cela fait perdre du temps…

» Voilà la seule anecdote où je sois mêlée. Elle n’est pas très dramatique, comme vous voyez…

Une adresse à retenir

Camille Bias, depuis qu elle ne parlait plus de Blanqui, dont le souvenir un moment l’avait transfigurée, était redevenue la petite vieille au sourire triste, mais résigné, que j’avais vue chez moi, lorsqu’elle me remit la lettre de François Coppée.

Moi-même, qui avais oublié la mansarde, transporté à une autre époque, je revins à la réalité. Je revis le décor de détresse qui m’environnait, la pauvre table sous le vasistas, où s’étalaient des pages inachevées, des pages écrites sur du papier si mince qu’il avait crevé sous la plume…

Je me remis à penser à ce qui m’avait amené, et je me promis de ne pas terminer mon article sans rappeler au lecteur cette adresse, 49, rue de Paradis, et surtout sans l’inviter, bien chaleureusement et de tout mon cœur, à monter lui-même les six étages pour aller prendre chez Camille Bias des billets pour la représentation à bénéfice qui aura lieu bientôt…

Que ceux et celles que Camille Bias a délicieusement amusés avec ses romans, que ceux aussi qu’elle a aidés et qui s’en souviennent, m’entendent.

Gaston Mery.