Page:Méry - Monsieur Auguste, 1867.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.


VII

Auguste descendit lentement l’escalier du perron, et entra dans la sombre allée de tilleuls qui conduit à la grille. La nuit était noire comme dans un souterrain, surtout pour celui qui sortait d’un salon éclairé. Un homme, qui attendait là depuis longtemps, vit s’avancer une forme noire. C’est lui, pensa-t-il, et une main vigoureuse saisit le bras d’Auguste, pendant que l’autre main frappait deux fois avec un gant son visage ; puis ces mots furent prononcés à voix basse : Voici ma carte. On est à votre disposition. C’est désolant !

La foudre a des effets bizarres quelquefois ; elle supprime la parole, donne au corps l’immobilité de la statue et ne le renverse pas. Auguste ressemblait