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MONSIEUR AUGUSTE

— Ah ! dit Octave en reculant deux pas… Mme de Gérenty… a fait… Et comment le savez-vous, monsieur Lebreton ?

— Parbleu ! c’est elle qui m’a instruit de tout. Vous devez savoir, vous, que votre ami Auguste était au désespoir…

— D’amour ?

— Et de quoi donc ?… et il allait partir pour Constantinople… Ah ! vous ignoriez cela ?

— Oui, monsieur Lebreton.

— Alors, Mme de Gérenty l’a retenu et l’a consolé. Le voilà heureux maintenant.

— Pourvu que rien ne transpire au dehors, dit Octave… Si le colonel… le beau-frère de Mme de Gérenty venait à connaître…

— Eh bien ! est-ce que cela regarde le colonel ?

— Oui, en l’absence du mari… et le colonel de Gérenty est un farouche Africain qui ne plaisante pas sur l’article de l’honneur de famille…

— Ah ça, dit M. Lebreton en ouvrant de grands yeux stupides, où diable avez-vous la cervelle ?… est-ce que l’honneur de la famille Gérenty est compromis ?

— Comment ! dit Octave avec feu, si tout le village apprend cette intrigue…

— Quelle intrigue ? interrompit brusquement