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MONSIEUR AUGUSTE

présente l’empereur Adrien débarquant en Égypte avec Antinoüs. C’est superbe ! Le tableau original est inconnu. Tu le feras. Renonce aux poupées, toi qui es de la taille des grands.

» Tu m’écris des billets, je t’écris des lettres. C’est te dire le plaisir que j’éprouve à causer avec toi longuement.

» Et avec une amitié qui ne finira pas.
» AUGUSTE. »

En l’absence d’Auguste, Octave n’aurait pas osé faire sa visite au père de Louise, mais ce jour là, il avait un excellent prétexte pour forcer la grille du parc de son paradis.

C’était vers le milieu du jour. Le soleil brûlait la cime des arbres ; la nuit régnait dans le parc. On n’entendait que le bruit de la gerbe d’eau qui jouait sur la conque de la nymphée, et, par intervalles, la gamme éclatante du rossignol. La brise de midi échauffait le jardin et semait partout le suave parfum des fleurs. Sur la lisière du parc, une jeune fille, assise, tenait un livre ouvert, et ne lisait pas. C’était pour elle que les arbres donnaient l’ombre, les fontaines l’harmonie, les oiseaux le concert, les fleurs