Page:Méry - Monsieur Auguste, 1867.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
MONSIEUR AUGUSTE

inconnu, il voyait avec joie cette crise domestique heureusement dénouée par la demande d’Auguste, ce jeune homme selon ses vœux.

Après le café, plusieurs voix proposèrent une promenade sur l’eau. M. Lebreton venait de faire construire deux canots, à l’arsenal maritime d’Asnières, et il était bien aise de montrer son escadre neuve à ses invités.

— Au port ! au port ! s’écria-t-il avec enthousiasme.

Cette proclamation d’amiral étant faite, M. Lebreton dit à Auguste :

— Mon jeune ami, donnez le bras à ma fille, et moi j’offre le mien à Mme de Gérenty ; en marche, mesdames et messieurs !

On suivit l’allée qui conduit au port. M. Lebreton et sa belle voisine causaient à voix basse.

— Madame, disait M. Lebreton, vous êtes une véritable amie, et le service que vous avez rendu à ce jeune homme est immense. Je connais ma fille Louise… c’est ma fille… elle n’a d’autre volonté que celle de son père, elle prendra un mari de ma main, les yeux fermés.

— Oh ! je connais son caractère, dit Mme de Gérenty ; c’est un ange.

— Ensuite, reprit M. Lebreton, le mari que je lui