— Belle question !
— Comment la trouves-tu ?
— C’est une pensionnaire mignonne. Si elle jouait avec sa poupée, je ne saurais pas dire laquelle des deux joue avec l’autre.
— Ainsi, tu détestes les jeunes filles de seize ans ?
— Elles me sont indifférentes.
— À quel âge les aimes-tu ?
— À l’âge de… de… quelle diablesse de question me fais-tu là !… je n’aime pas les blondes.
— À quel âge aimes-tu les brunes ?
— Mon ami, nous vivons dans un siècle grave. Avant de songer à des folies, un jeune homme doit…
— Va te promener, interrompit brusquement Octave ; tu n’aimes ni les brunes ni les blondes ; on t’a mêlé en nourrice. Je crois que tu es ta sœur.
— Impossible de parler raison cinq minutes avec toi… Adieu, Octave… tu ne veux pas me montrer ton croquis ?
— Dieu m’en garde ! c’est une petite blonde.
— En robe de bal ?
— En robe d’Éden, avant la crinoline de figuier.
— Mon pauvre Octave ! tu sais que Raphaël est mort à trente-cinq ans pour avoir joué ce jeu !
— Et toi, mon riche Auguste, tu mourras à cent