dangers, en cette vie, et cet Auguste, dans un moment difficile ou périlleux, t’aurait abandonnée lâchement, si tu étais venue implorer sa protection.
— Oui, oui, mon père, cela est peut-être vrai… Tous les hommes ne sont pas des héros, et…
— Et je ne suis pas un héros, moi, interrompit M. Lebreton ; entre un héros et moi, il y a la différence qui existe entre la colonne Vendôme et cette bougie, eh bien ! une nuit, deux voleurs s’introduisirent à la campagne, dans la chambre de ma femme ; j’entendis son cri d’épouvante ; je sautai sur mon fusil de chasse, et je mis en déroute mes coquins. M. Auguste te laisserait égorger sur place en pareille occasion.
— C’est possible, mon père, mais…
— Mais ! interrompit le père ; toujours mais ! toujours mais !… C’était un fort joli garçon, tout le monde le disait, excepté les femmes… Oui, oui, demande à Mme de Gérenty… Une femme qui a voyagé partout !… demande-lui ce qu’elle pense de ce joli garçon ?… Un jour, elle disait : Je ne sais pas trop ce qu’il y a sur la figure de ce monsieur, mais elle ne promet rien de bon à la femme qu’il épousera.
— Je ne comprends pas bien cela, mon père.
— C’est fort clair, pourtant ! ce M. Auguste n’est pas fait pour le mariage, voilà… Il y a des savants