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II
La campagne avait cette mélancolie mystérieuse qui accompagne le lever du soleil. Un jeune homme sortait de la maison du bal, et descendait lentement les marches du perron, en mettant ses gants, et corrigeant les moindres plis avec un soin minutieux.
Deux jeunes filles, éblouissantes de beauté, Agnès et Louise dormaient dans cette maison de campagne, et on reconnaissait les fenêtres de leurs chambres aux fleurs amoncelées sur les balcons. Même pour les indifférents, rien n’est doux aux yeux comme la persienne de jardin qui voile la pudeur des gynécées, aux heures calmes de l’aurore, quand les fleurs parfument la terrasse, quand les oiseaux et les fontaines chantent sans troubler le sommeil.