Agnès entra dans l’oratoire, et montrant le côté du parc, elle fit à Rose le signe qui voulait dire :
— Il est encore là !
— Mais ce pauvre jeune homme va se tuer ! dit Rose à l’oreille d’Agnès.
— C’est déjà fait ; il ne vit plus ! répondit Agnès, en se servant de la même précaution pour ne pas troubler le sommeil de Louise par le moindre bruit.
L’entretien continua ainsi à voix très-basse.
— Voilà un amoureux ! dit Rose.
— Un de ces amoureux qui font croire à l’amour, reprit Agnès, et il n’est pas heureux.
— Oh ! dit Rose, laissez rétablir mademoiselle, et il fera son chemin… Voyez-vous, mademoiselle Agnès, quand un homme aime avec cette passion une jeune fille, il est bien près d’être son mari.
Agnès soupira et regarda le plafond.
— Pardon, mademoiselle, poursuivit Rose, est-ce que vous croyez au retour de cet abominable coquin d’Auguste ?
— Non ; mais je crois à l’arrivée d’un charmant honnête homme qui me paraît bien dangereux.
Rose ne répondit rien, mit un doigt sur sa bouche, et chercha ce nouveau venu dans sa mémoire.
— Rose, vous ne devinez pas ? demanda Agnès.