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MONSIEUR AUGUSTE

du parc, et quand il ne redouta plus d’être découvert, il se leva et gagna le mur de clôture qui domine la rivière. Il franchit ce mur avec l’agilité d’un écolier en vacances, et descendit sur la berge. C’était un chemin de traverse qu’il avait trouvé le matin, pour éviter la grille et les sentiers frayés de cette maison de campagne. Une chose mettait le comble à sa joie ; il venait d’entrer, par un miracle inexplicable, dans les bonnes grâces de Mlle Agnès, cette intraitable gardienne de Louise. Il comptait donc deux amies très-utiles, Rose et la belle cousine, ce dragon du jardin des Hespérides.

Agnès, l’amazone aux nobles sentiments, avait voué toute son estime et son admiration à l’héroïque jeune homme qui les avait tous délivrés de ce formidable malfaiteur, dont l’image semblait encore s’agiter, comme une ombre infernale, sur les murs de cette maison.