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MONSIEUR AUGUSTE

— Oui, je reconnais l’air aux paroles.

— Eh bien ! dans les maisons les plus honnêtes on chante ces balivernes, depuis la maîtresse jusqu’à la fille du portier… ensuite, s’il y a transport au cerveau, on continue dans le lit. Voilà.

— Oui, dit le docteur satisfait ; cette explication me paraît assez bonne. Autrefois, toutes les jeunes filles aimaient Télémaque, aujourd’hui elles aiment un héros d’opéra. Toujours l’idéal.

— Toujours l’idéal ! répéta M. Lebreton, sans savoir ce qu’il disait.

— Allons faire notre seconde visite ; reprit le docteur, en se levant.

— Je pense qu’elle doit dormir, dit le père ; Rose vient de me faire le signe, elle dort.

— Il faut étudier son sommeil ; c’est essentiel. Un sommeil tranquille serait un premier indice de guérison.

Le docteur et M. Lebreton montèrent aux appartements.

Grâce aux soins attentifs d’Agnès, une fraîcheur douce régnait dans la chambre de la malade. La chaleur était actuellement au dehors.

Agnès assise à côté du lit, se leva comme à regret, et céda sa place au docteur, en le saluant d’un air