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MONSIEUR AUGUSTE

sistez dans vos bonnes résolutions, et acceptez ceci pour…

— Je n’accepte rien ! dit Simaï qui parut obéir à une inspiration nouvelle ; tout est mis à néant. Cette minute nous retrouve vous et moi tels que nous étions au début de cet entretien… Où sont vos armes ? où sont vos témoins ? Cherchez ce qu’il faut, pour un duel à mort. Je vous attends… dans une heure, vous me reverrez ici, à cette même place, et l’un de nous deux y trouvera le repos éternel.

Ce brusque changement fit peu d’impression sur Octave ; sa pauvre tête d’ailleurs était trop bouleversée, et la réflexion ne pouvait s’y loger un seul instant, il accepta par un signe de tête, sans s’inquiéter du reste, et faisant un léger signe de la main, il partit, en disant :

— À bientôt !

Simaï tira de sa poche un calepin, en déchira une page, écrivit trois lignes au crayon, et chercha sur la limite du village un messager champêtre, qui pût remplir, avec intelligence, l’office de facteur.