Page:Méry - Monsieur Auguste, 1867.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
MONSIEUR AUGUSTE

uns ornés de particules, ce qui réjouit Louise au dernier point. M. Lebreton inscrit ces faux parents au crayon. Le colonel et Mme de Gérenty boudent et se tiennent à l’écart. On les invitera par politesse. Louise propose trois amies de pension et leurs familles : le père accepte ces invités. On propose ensuite M. le maire ; Auguste ne fait aucune objection. Et M. le curé ? demande Louise. Ça va sans dire, réplique le père, et il inscrit M. le curé.

— Qui fait donc tant de bruit sur la terrasse ? dit M. Lebreton, en regardant du côté de la porte, avec inquiétude.

— Je crois, dit Louise, que c’est encore une dispute entre le jardinier et le commissionnaire du chemin de fer. On aura brisé en route quelque envoi, et on ne veut pas le recevoir… Attendez-vous quelque chose de Paris, monsieur Auguste ?

Auguste n’existait plus. Ce bruit extérieur semblait annoncer le foudroyant réveil d’Octave si longtemps endormi. Cet infâme, pensait-il, a violé sa parole d’honneur, parole écrite et formulée de vive voix ! Quelle horrible scène va éclater dans cette salle si tranquille ! le volcan va faire son éruption.

— J’attends, dit Auguste en bégayant d’effroi, j’attends… une visite… un infâme qui se moque des saintes lois de l’honneur… Monsieur Lebreton, usez