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MONSIEUR AUGUSTE

Lebreton ; vous avez ajouté ce que j’allais dire… Une joie qui la donne aux autres.

— Avouez que vous êtes ému, Auguste ? reprit le père. Allons, avouez que vous êtes ému.

— Ému au point de ne pouvoir parler, dit Auguste.

— En effet, monsieur a l’air très-ému, dit Agnès en fredonnant cette phrase sur une gamme ironique.

— Et je sens qu’un peu d’air me fera du bien, reprit Auguste, en regardant du côté de la porte.

— Allez faire un tour de promenade dans le parc, dit M. Lebreton en se levant ; mon cher fils donnez le bras à ma fille.

Auguste fit un mouvement convulsif, et obéit à l’invitation paternelle ; il aurait voulu arriver au succès de son plan du matin sans subir les excessives rigueurs de tous ces détails de familiarité intime. Il fallait pourtant se résigner.

Louise se leva, prit son ombrelle, et fit un pas devant Auguste, pour attendre l’offre du bras. Jamais elle n’avait été plus belle ; l’irradiation du bonheur donnait à son front une auréole ; ses beaux yeux resplendissaient de rayons ; elle avait en marchant les lumineuses ondulations de l’avis spendida, ce