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MONSIEUR AUGUSTE

— Tout ce que tu voudras… écris ; j’approuve l’écriture, et je signe, sans lire.

Auguste s’assit devant la table, et écrivit ce qui suit : .

« Moi, Octave Desbaniers soussigné, je jure sur l’honneur que je laisse M. Auguste Verpilliot entièrement libre de faire tout ce qu’il jugera convenable pour être mon ennemi. Je jure de ne m’opposer à aucun de ses actes et à ne tirer vengeance d’aucun. Si je manque à ce serment, je veux que la honte et l’infamie de mon parjure me soient publiquement reprochées par M. Auguste Verpilliot, et je renonce au droit de me justifier. »

Ce papier fut présenté à Octave qui le prit, le lut négligemment, ajouta la formule approuvé, la date, et signa.

— Maintenant, dit-il, en rendant le papier. Va te venger comme tu pourras, et oublie le numéro de ma maison.

Auguste, à ces derniers mots, poussa un cri strident ; ses yeux d’un azur doux prirent une teinte d’orage ; son teint frais et calme se couvrit d’une pâleur livide ; il ouvrit la porte avec un mouvement de fureur, et dit :

— Le désespoir que tu me donnes, je vais te le rendre. Attends.