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MONSIEUR AUGUSTE

trant… son futur gendre est amoureux, non pas de Louise, mais de…

— De qui ? demanda le colonel :

— Je vous le dirai, reprit Mme de Gérenty… je suis un peu diplomate ; je lis dans les yeux la pensée du cœur, et j’ai découvert l’insolente passion de cet historien ; il sera peut-être couronné par l’Institut, mais par moi, jamais.

— Pouvons-nous savoir son nom ? dit le colonel.

— Ma foi, je n’ai aucune considération à garder pour ce petit monsieur… C’est M. Auguste Verpilliot. Octave fit un mouvement de surprise, et prenant la parole, il dit d’une voix tremblante :

— Pardon, madame ; il y a erreur, sans doute… M. Lebreton a parlé d’un homme d’étude… d’un historien… d’un… et je n’ai pas reconnu à ce portrait M. Auguste. Si ce n’est pas lui, ce mariage n’a pas été rompu.

— C’est lui, vous dis-je, c’est lui ; ne mourez pas une troisième fois. J’ai entendu un soir… le soir du bal… une conversation entre M. Lebreton et M. Auguste. Eh bien ! M. Lebreton s’extasiait en entendant M. Auguste parler de ses travaux sur l’histoire : je vous affirme que c’est lui, et que vous n’avez pas à craindre d’autre rival.

— Le voilà radieux ! dit le colonel, en secouant