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MONSIEUR AUGUSTE

la musique, mai je ne la comprends pas… Nous avons eu une belle sérénade, cette nuit ; une sérénade sur l’eau.

— Tiens ! dit Mme de Gérenty, je n’ai rien entendu… Une sérénade à Mlle Louise ?

— Mais, dit M. Lebreton, avec un sourire mystérieux, il paraît que oui… Ce matin, Louise est venue m’embrasser de très-bonne heure ; elle était au comble de la joie

— À cause de la sérénade ? demanda Mme de Gérenty.

— Oui, dit Lebreton en riant, à cause de la sérénade… et puis à cause de… c’est une galanterie espagnole… vous savez ce que je veux dire…

Mme de Gérenty garda le silence, et donna un morceau de sucre à sa perruche.

— Au reste, ajouta M. Lebreton, ce sera demain le secret de tout le monde.

— Vous mariez donc cette belle enfant ? dit le colonel pour ramasser la conversation qui tombait.

— Eh oui ! dit M. Lebreton, en épanouissant son visage. Je la marie… et avec un jeune homme qui sera un jour l’honneur de son pays.

— Un grand artiste ? demanda le colonel.

— Oh ! mieux que cela ! les artistes sont de pauvres maris… Mon futur gendre sera couronné par l’In-