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MONSIEUR AUGUSTE

suis !… C’est l’autre… ce pauvre diable d’Auguste… Mais, colonel,… oui, je comprends tout maintenant… ; Celui-là est incapable de compromettre une femme… C’est un Caton… Il avait une explication à demander à Mme  de… votre belle-sœur… Juste ciel ! il était temps de nous expliquer, nous aussi… Venez chez moi ; je vous montrerai le portrait de Mlle Louise… la tête seulement… Mais vous garderez mon secret, colonel.

Le colonel pleurait de joie.

— Oui, lui dit-il ; la franchise respire dans toutes vos paroles, dans vos yeux, sur votre figure… Donnez-moi votre main que je la serre, et quittons vite cet endroit maudit.

Les deux hussards étaient dans l’extase de la joie, et ils serraient aussi la main d’Octave, sans trop se soucier du motif de la réconciliation.

— Mes amis, leur dit Octave, je suis obligé de vous licencier ; je vous remercie de tout mon cœur, si vous acceptez une gratification pour frais de route.

Et il leur donna un porte-monnaie très-bien, garni, et sans compter.

Les hussards hésitèrent un instant. Mais M. de Gérenty leur dit en riant, et d’un ton sévère : — Obéissez à votre colonel.